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Mini-série photographique

Carnaval aux échasses mélancoliques

 

Homme sur échasses de dos devant son mur - © Norbert Pousseur

Silhouette vert de gris semblant s'animer pour un mur nu.
Draguignan - 2016 - Num 21 Mpx - 5d2f_8793 - Photographie Norbert Pousseur Cette photo, ici réduite, est prête pour le transfert à sa taille d'origine



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Un carnaval un peu morose

C'était une belle journée pour un carnaval d'enfants, retardé par deux week-end de pluie. Mais était-ce à cause de ces retards successifs, ou pour une langueur générale de la population, mais la foule était maigre, les animateurs sur échasses un peu tristounets, et les trois musiciens autour d'un mobile déguisé en coccinelle bien peu convaincants !

Donc finalement peu d'images pour traduire cette matinée qui aurait pu être joyeuse et colorée. Juste quelques clichés essayant de traduire cette impression de morosité.

Cette page devient de ce fait un peu un contre-exemple des journées de carnavals qui peuvent être de grands défouloirs démocratiques, ou encore des parades consensuelles aux milles couleurs.

Sur ce site, j'ai consacré de nombreuses pages autour du carnaval,
tel celui de Bâle de 2006, de 2010, de 2012, ou celui de Zurich, et aussi celui de Nice.

Cette page-ci fait aussi suite aux masques à terre, complétée d'une Histoire du masque, dans cette même section des mini-séries.

En contre-point de ces images mélancoliques, vous trouverez en fin de page une série de reproductions des fêtes de jadis, du carnaval et de la mi-carême, qui sont tous des jours de défilés avec chars et gens déguisés.

 

Ce qu'on disait en 1690 dans le dictionnaire de Furetière de la mi-carême, qui était jour de carnaval :

CARêME. subst. masc. Temps de pénitence où l'on jeune 40 jours pour se préparer à célébrer la Fête de Pâques. Il faut faire une dette payable à Pâques pour trouver le Carême court. Les anciens Latins faisaient trois Carêmes ; le grand, devant Pâques ; l’autre, devant Noël, qu'on appelait de la St. Martin ; et l’autre, de St. Jean Baptiste : tous trois de quarante jours. Les Grecs en observaient quatre, qu’ils nommaient de pâques, des Apôtres, de l'Assomption, et de Noël. Les Jacobites en font un cinquième, qu'ils appellent de la pénitence de Ninive. Les Chaldéens et les Nestoriens de même. Les Maronites en font six, y ajoutant celui de l'Exaltation Ste Croix. Les Arméniens en font huit de différente durée.
Le Carême est bas, quand il commence en Février ; et il est haut, quand il commence en Mars.
La Mi-carême est une Fête où les harengères se réjouissent (d’un côté jolie jeune femme charmante et séductrice et de l’autre harengère des Halles et vulgaire). C’est le jeudi qui est au milieu du Carême.
Faire le Carême, c’est observer les règles du jeune. Rompre le Carême, c’est y contrevenir, manger gras. On dit, qu’on fait faire un long Carême à quelqu’un, quand on l’a longtemps privé de quelque chose qu’il aimait bien. On appelle Fruits de Carême, les fruits secs et réservés pour le Carême, comme raisins, figues, pruneaux, brugnoles, etc. Viandes de Carême, le poisson, et tous les autres mets, à la réserve de la chair. Ce mot vient de quadragesima. Nicod.

On appelle aussi Carême, le Recueil des Sermons qu’a fait un Prédicateur pendant un Carême. Parmi les Sermonaires il y en a quantité qui ont fait des Carêmes, des Avents.
On dit proverbialement, qu'un homme nous a prêché sept ans pour un Carême, pour dire, qu’il nous a souvent enseigné, rebattu la même chose. On dit aussi, qu’il nous donne le Carême bien haut, quand il nous promet quelque chose qui ne viendra de longtemps. On dit aussi, que cela vient comme Mars en Carême, pour dire fort à propos, ou bien, qu'une chose revient au même temps tous les ans. On dit aussi, qu'un homme a jeune le Carême y quand on lui veut reprocher qu’il est bien maigre, ou bien passé.

Carême-prenant. f. m. Le jour du mardi qui précède le Carême, et quelquefois tout le temps du Carnaval depuis les Rois. Les Gascons disent Carmentran ; et dans la basse latinité on a dit Carementrannus. Du Gange. On a aussi appelé carnisprivium, le Carême et carnivora le Mardi gras, à cause que ce jour-là on consomme tout ce qui relie de chair ; et carnicapium ; en Espagnol carnes tollendas.
On appelle aussi des Carêmes-prenants, des gens du peuple qui se masquent de cent façons ridicules, et qui courent les rues.
On dit aussi des personnes mal mises qui ont des habits hors de mode et extravagants, qu'ils sont habillés en vrais Carêmes-prenants.
On dit proverbialement, qu'il faut faire son Carême-prenant avec sa femme, et Pâques avec son Curé. On dit aussi populairement, Tout est de Carême-prenant, pour dire, que plusieurs petits libertinages sont permis ce jour-là.


Photos en mini-série de l'année 2016

Présentation générale Le même en espagnol :
Carnaval a los zancos melancólicos
Le même en anglais :
Carnival in the melancholic stilts
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Homme aux échasses évoluant devant un mur - © Norbert Pousseur

L'homme aux échasses n'est guère plus joyeux de face.
Draguignan - 2016 - Num 21 Mpx - 5d2f_8792 - Photographie Norbert Pousseur Cette photo, ici réduite, est prête pour le transfert à sa taille d'origine

 


 

Redingote en velours vert - © Norbert Pousseur

Habit qui se veut joyeux,
mais même au soleil il ressort en couleur un peu mélancolique.
Draguignan - 2016 - Num 21 Mpx - 5d2f_9022 - Photographie Norbert Pousseur Cette photo, ici réduite, est prête pour le transfert à sa taille d'origine

 


Echasses sautantes - © Norbert Pousseur

Les échasses peuvent s'agiter, sauter gaiement,
mais sur une ombre un peu grimaçante.
Draguignan - 2016 - Num 21 Mpx - 5d2f_8874 - Photographie Norbert Pousseur Cette photo, ici réduite, est prête pour le transfert à sa taille d'origine

Echasses sur pavé - © Norbert Pousseur

Draguignan - 2016 - Num 21 Mpx - 5d2f_8878 - Photographie Norbert Pousseur Cette photo, ici réduite, est prête pour le transfert à sa taille d'origine

 


 

Cortège carnavalesque - © Norbert Pousseur

Le soleil est là, les couleurs de Provence bien présentes,
un peu de confetti, et une bien maigre fête pour une tête de cortège.
Draguignan - 2016 - Num 21 Mpx - 5d2f_8958 - Photographie Norbert Pousseur Cette photo, ici réduite, est prête pour le transfert à sa taille d'origine

 


 

Enfant à la tête de momie - © Norbert Pousseur

Un sombre déguisement dans la petite foule,
un peu à l'image de cette journée
Draguignan - 2016 - Num 21 Mpx - 5d2f_8837 - Photographie Norbert Pousseur Cette photo, ici réduite, est prête pour le transfert à sa taille d'origine

 


 

Tête du char à la coccinelle - © Norbert Pousseur

La tête de la coccinelle qui se veut un symbole joyeux pour les enfants,
reste dans ses sombres pensées.
Draguignan - 2016 - Num 21 Mpx - 5d2f_9000 - Photographie Norbert Pousseur Cette photo, ici réduite, est prête pour le transfert à sa taille d'origine

 


 

Musiciens du cortège - © Norbert Pousseur

Les seuls musiciens du cortège,
aux déguisements et à la gaieté un peu artificielle
Draguignan - 2016 - Num 21 Mpx - 5d2f_8970 - Photographie Norbert Pousseur Cette photo, ici réduite, est prête pour le transfert à sa taille d'origine

 

Présentation générale Le même en espagnol :
Carnaval a los zancos melancólicos
Le même en anglais :
Carnival in the melancholic stilts
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Articles et gravures, extraits de différents magazines

Achetez-moi des confetti de Daniel Hernandez - reproduction © Norbert Pousseur
Vendeuse de confetti, reproduction d'un tableau de Daniel Hernandez
publié dans 'Le Figaro illustré' de 1897

 

La Présentation de Gavarni - reproduction © Norbert Pousseur
"La présentation" reproduction partielle d'un tableau de Gavarni
publié dans 'Le Figaro illustré' de 1901 sur les Carnavals, lithographie de A. Charpentier

 

Allons-y gaiement - de Gavarni - reproduction © Norbert Pousseur
"Allons-y Gaiement", jour de carnaval, reproduction d'un tableau de Gavarni
publié dans 'Le Figaro illustré' de 1901, lithographie de A. Charpentier

 

 

Le carnaval par Daumier - reproduction © Norbert Pousseur
Le carnaval par Honoré Daumier
publié dans 'Le Figaro illustré' de 1901

 

 

Le boeuf gras à Paris - reproduction © Norbert Pousseur
Le Boeuf gras à Paris - Reconstitution du char de d'Artagnan de 1844
publié dans 'Le Petit journal' de 1896

Le Bœuf gras à Paris (Petit Journal, 16 février 1896)
Enfin nous l’aurons, le bœuf gras, et j’avoue très sincèrement que j’en suis enchanté.
On ne me trouvera peut-être point lame suffisamment Scandinave, je n’en ai cure ; nous nous embrumons, je le déplore de toute ma force.
Les joies publiques, que l’on semble repousser, amènent la bonté.
Ceux qui s’amusent sont moins méchants que les autres.
« Méfie-toi des visages blêmes », disait César.
Les joues de ceux qui rient sont rouges, et le rire, selon le grand Rabelais, est le propre de l’homme.
Nous allons voir les beaux cortèges, avec les masques exubérants ; ce sera un plaisir public et fort innocent.
Vive la joie !
Depuis la guerre on avait supprimé le bœuf et sa suite. Nous avions, prêchait-on, de sérieux devoirs à remplir ; en quoi empêchaient-ils la gaieté ?
Hypocrisie que tout cela !
Des hommes résolus ont tenté ce retour au passé; il faut les en féliciter et blâmer très fort ceux qui ont mis et veulent mettre encore des bâtons dans les roues de leurs chars enrubannés.
Beaucoup d’argent sera dépensé à cette occasion ; tant mieux mille fois ; ceux qui travaillent, les seuls qui m’intéressent, avec les pauvres, en profiteront.
Puis les enfants ouvriront de grands yeux éblouis devant tant de comiques magnificences.
Le lendemain, on se remettra au travail avec plus de cœur, après une utile distraction. Or le travail du peuple fait la grandeur et la fortune de la France.
Donc encore une fois : Virent la joie et le bœuf gras, qui la traînera derrière lui !

 

La Mi-carême des étudiants - reproduction © Norbert Pousseur
La mi-carême - Le cortège des étudiants
publié dans 'Le Petit journal' de 1893

Le cortège de la Mi-carême (Petit Journal, 18 mars 1893)
Les étudiants ont eu une excellente idée, bien de leur âge, celle de s’amuser.
Ils ont organisé une belle et fantaisiste cavalcade dont vous avez vu la description dans les journaux.
Combien, dans ce cas, la folie est la sagesse !
On leur en voulait, un peu, à ces jeunes gens, de certaines manifestations ; on leur reprochait le tumulte des cours Larroumet et Poirier ; on leur donnait tort d’avoir manqué de galanterie envers les dames.
Ils viennent de se réhabiliter d’un coup et par un adorable moyen qui est à leur portée ; ils ont été jeunes !
Les poseurs, ceux qui viennent au cours en boggy, ficelés à la dernière mode, éreintés par la partie de poker de la nuit précédente, ont pu se formaliser; tant pis pour eux, ils sont par bonheur l’exception ; mais les autres, les vrais, ceux qui vivront et qui seront des hommes, ont « rigolé » comme ils disent, et ils ont bien fait, cent fois bien fait, «pour ce que, selon la parole de Rabelais, notre vrai maître de philosophie, rire est le propre de l'homme ».
Je suis, et m’en vante, de ceux qui regrettent, pour les avoir vus dans leur enfance, les magnifiques cortèges du bœuf gras et aussi la cavalcade du Prophète qu’organisait un magasin d’habillement, remplacé aujourd’hui par un bouillon.
Il paraît que nous sommes trop graves aujourd’hui pour ces amusements.
Qui est-ce qui a dit cela ? Mais, gens pratiques et sombres que vous êtes, outre la joie qu’ils procuraient au pauvre, songez-vous à l’argent qu’ils répandaient dans le commerce ?
Nous vivons dans une torpeur grise qu’il faut secouer si nous voulons être forts. Gloire et merci aux étudiants, qui l’ont compris !

 

Cortège de la mi-carême de 1897 - reproduction © Norbert Pousseur
Le cortège de la mi-carême
publié dans 'Le Petit journal' de 1897

Chars du cortège de la mi-carême de 1897 - reproduction © Norbert Pousseur
Deux chars du cortège de la mi-carême
publié dans 'Le Petit journal' de 1897

Le cortège de la Mi-carême (Petit Journal, 4 avril1897)
Il n’y a plus de bonne Mi-Carême sans cavalcade d’étudiants. C’est la fête des lavoirs, des marchés et des écoles, c’est-à-dire de la franche gaieté et de la bonne humeur.
Un comité est formé ; il fonctionne longtemps, il s’entoure de mystère et élabore dans l’ombre son programme. Dur labeur ! Il faut de la fantaisie, de l’actualité et se montrer jeune ! Ce qui sort de cette montagne de projets, c’est à l’ordinaire une sorte de pantomime-revue, un peu grosse, mais en somme toujours amusante, qu’il offre au public. Les étudiants qui désirent participer à cette chevauchée burlesque versent une cotisation de dix francs, moyennant quoi ils ont droit à un costume et à quelques rafraîchissements bien gagnés. Cette année ce sera pour eux un plaisir gratuit. On dit qu’un généreux donateur a versé la grosse somme au comité et que les cotisations ont été restituées. Qu’il soit béni, cet ami des expansions juvéniles !
Le carnaval autrefois était le moment heureux des étudiants. De la Bédolière écrivait en 1853 en parlant de l’étudiant en droit : a Le carnaval est l’élément du bambocheur ; c’est alors qu’il se montre dans tout son éclat ; craignant qu’on ne lui vole sa montre à la faveur de la confusion des bals masqués, il s’empresse de la déposer entre les mains d’un commissaire du mont-de-piété, et le même administrateur intègre se charge d’un manteau complètement inutile à son propriétaire pour se déguiser en postillon ; dès lors plus de soucis, plus de soins de l’avenir. »
De nos jours le bambocheur, l’étudiant de vingtième année est bien rare, et s’il y a encore quelques traînards, la très grande majorité de nos jeunes gens pioche ferme. Le quartier Latin de nos pères n’est plus qu’un lointain souvenir. L’homme se fait vite aujourd’hui et l’avenir se dresse devant tous avec son besoin de travail et d’impérieuse réussite. Malheur aux vaincus, c’est-à-dire aux faibles et aux paresseux ! Aussi est-ce avec une grande sympathie que l’on voit les étudiants se livrer au plaisir, sachant bien que demain ils reprendront leur vie de labeur.
Cette année encore, ils nous ont conviés à un beau défilé avec la collaboration de la garde républicaine à cheval et des cyclistes d'un club touriste.
Accompagnant le char de la reine des reines et les chars des lavoirs et des marchés, voici venir les Tziganes, Mon Mollet très remarqué, le char du Pôle Nord d’une jolie fantaisie, avec ses nouveaux fonctionnaires, puis le char algérien, bien amusant aussi celui-là, le char de l'Ecole d’Alfort, celui des Facultés ; tout cela suivi de musiques militaires, de fanfares, toutes choses brillantes et bruyantes, qui ont mis en joie la population.
En voilà pour une année pendant laquelle nos personnages politiques et littéraires devront se dire, en songeant à la cavalcade prochaine : Prenons garde, l’actualité nous guette.


 

 

 

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