Pour une année 2016 qui soit synonyme d'une liberté affirmée, confirmée.
Après une année 2015 qui a vu monter partout des violences aveugles contre les peuples, violences qui ont mis a mal notre foi dans la liberté des gens, liberté de vivre, de manger, de croire, de rire et de chanter...
Il faut souhaiter que l'année 2016 verra s'épuiser les violences terroristes ou d'état, sans pour autant
que nos libertés fondamentales soient écornées par des mesures autoritaires mises en place pour calmer nos angoisses.
L' année 2016, doit retrouver les couleurs de la Liberté,
de toutes les libertés acquises dans les luttes de ceux qui nous ont précédés.
Île de France - 2003 - Num 6 Mpx - 10da_1995 -
Ce qu'on disait de la Liberté en 1867 dans le dictionnaire de Vorepierre
LIBERTé, s. f. (lat. libertas, de libra, balance). Faculté, pouvoir d’exercer sa volonté en agissant ou n’agissant pas. L'entière, absolue, illimitée, Liberté d’approuver et de contredire. || Le libre arbitre, la faculté donnée à l’âme de choisir entre diverses choses, de se déterminer pour l’une ou pour l’autre. La question de la liberté a été débattue par la plupart des écoles de philosophie. Sans la liberté, les actions des hommes ne seraient ni morales, ni immorales. || Se dit par opposition à Servitude, et signifie état d’une personne de condition libre. Dans l’antiquité, les prisonniers de guerre perdaient leur liberté et devenaient esclaves. Vendre, racheter, engager, recouvrer sa liberté Donner la liberté à un esclave. || En parlant D’un peuple, d’un état, se dit par opposition à Asservissement, et signifie Autonomie, indépendance. En perdant sa liberté, la Grèce perdit son génie, Les Pays-Bas secouèrent le joug de l’Espagne et recouvrèrent leur liberté. || En Théorie de Dévotion, La liberté des enfants de Dieu consiste à n’être point esclaves du péché.
Expressions :
* Se dit par opposition à Captivité.
Après trois mois d’ emprisonnement on le mit en liberté.
Il était prisonnier de guerre, mais on le laissa en liberté sur parole.
Donner la liberté à un oiseau.
* Se dit par opposition à Contrainte.
Parler, agir en liberté Je vous laisse en liberté.
On jouit d’une grande liberté dans cette maison.
Les règles de l’étiquette nuisent à la liberté de la conversation.
* Indépendance de caractère, d’état, de conduite.
Il a refusé toutes les places qu’on lui a offertes, il aime trop sa liberté
Je ne veux point enchaîner ma liberté Je veux vivre en liberté
Ma liberté est mon seul bien.
* état d’un cœur libre, exempt de passion.
Son cœur est pris, il a perdu sa liberté
|| Liberté d’esprit, état d’un homme qui a l’esprit dégagé de toute préoccupation.
Je n’ai pas la liberté d’esprit nécessaire pour me livrer à ce travail.
* Liberté de langage, ou simplement Liberté, Franchise, hardiesse.
Il a la liberté de langage d’un homme de bien.
Ses services lui avaient acquis le droit de parler au prince avec
* Manière d’agir libre, familière, hardie. Dans celte acception, se dit en bien et en mal, et le plus souvent au pluriel.
Agir avec une honnête liberté.
Je n’aime pas cette liberté.
*
se donne des libertés, beaucoup de libertés.
Prendre des libertés avec une femme.
* Dans la conversation et dans le style épistolaire, on dit :
J’ai pris la liberté de vous écrire.
Je prends la liberté de vous rappeler votre promesse.
Je prends la liberté de n’être pas de votre avis.
Je vous demande la liberté de me promener dans votre jardin.
* Facilité, aisance dans les mouvements du corps, dans les opérations de la main, etc.
J’admirais l’aisance et la liberté de ses mouvements, de ses gestes.
Il a une grande liberté de langue, de parole.
Il fait tout avec beaucoup de liberté et de grâce.
Il y a une grande liberté de pinceau dans ce tableau, de trait dans ce dessin, de burin dans cette gravure.
Ses rhumatismes lui ôtent la liberté de ses membres, de ses mouvements.
* Se dit aussi en parlant Des choses inanimées.
Ce ressort n’a pas assez de liberté.
Cette roue a beaucoup de liberté.
Dans la vieillesse, la circulation des fluides se fait avec moins de liberté.
Liberté de ventre, La facilité avec laquelle le ventre fait ses fonctions.
Liberté de langue, Espèce d’arcade pratiquée dans le canon du mors, à l’effet de loger la langue du cheval.
* Libertés, au pl., se dit quelquefois pour Franchises, immunités.
Les libertés d’une province. Les libertés des communes.
Les libertés de l’ Eglise gallicane.
* En Liberté, loc. adv.
Librement. Parler, agir en liberté, en toute liberté, en pleine liberté.
Sauteur en liberté, Cheval dressé à faire des sauts pour accoutumer le cavalier à se tenir ferme en selle.
Syn.— Franchise. — Le mot de liberté exprime une idée positive, celui de franchise une idée négative. La liberté est le pouvoir de faire ; la franchise, la dispense de faire. Ainsi, par ex., les libertés d’une ville consistent dans le pouvoir qu’elle a de se gouverner, de s’administrer comme l’entendent les habitants, de s’imposer elle-même. Ses franchises consistent dans les exemptions d’impôts, de charges, de servitudes qui pèsent sur les autres villes. Le commerce est libre, lorsque aucune sorte d’échange n’est prohibée ; il est franc, lorsque les échanges ne sont frappés d'aucun droit fiscal. Un port libre est celui où tous les navires marchands peuvent entrer ; un port franc est celui où les navires qui y entrent n’ont aucune taxe à payer.
Encyclopédie — Le mot Liberté, pris dans sa plus grande extension, peut être défini le pouvoir d’agir selon sa volonté. Cette définition comprend deux choses, la détermination de la volonté, et le pouvoir d’agir. La détermination de la volonté est un fait interne, psychologique ou moral, qui est absolument libre, en ce sens qu’il n’est jamais nécessité ; mais il n’en est pas de même de la manifestation externe de notre volonté. En effet, notre pouvoir d’agir est soumis à une foule de conditions, et rencontre une multitude d’obstacles, soit en nous, soit hors de nous. De là la nécessité de considérer la liberté interne indépendamment de la liberté externe.
La Liberté interne de l'homme consiste dans la faculté de choisir entre plusieurs choses ; aussi les philosophes la désignent souvent sous les noms de Libre arbitre et de Franc arbitre. Lorsqu’elle s’applique aux choses morales, c'est à dire lorsqu’il s'agit de choisir entre le bien et le mal, on la nomme plus particulièrement Liberté morale. — De tout temps, il s’est rencontré des philosophes qui ont nié la liberté de l'homme ; mais c’est qu’au lieu d’étudier l’homme lui-même, ils déduisaient de conceptions à priori des conséquences inconciliables avec cette liberté. Il suffit de considérer l’homme tel qu’il est, c'est à dire il suffit que chacun de nous s’observe et s’examine lui-même pour acquérir la conviction raisonnée de sa pleine et entière Liberté, au point de vue psychologique et moral. Le fait de notre liberté nous est attesté par le témoin le plus irrécusable de tous, à savoir la conscience individuelle ou le sens intime. « Que chacun de nous s'écoute et se consulte soi-même, dit Bossuet, il sentira qu’il est libre, comme il sentira qu’il est raisonnable. » et il ajoute : « Un homme qui n’a pas l’esprit gâté n’a pas besoin qu’on lui prouve son franc arbitre, car il le sent, et ne sent pas plus clairement qu'il voit et qu’il raisonne. » Cette donnée première de l’expérience psychologique est appuyée d’un grand nombre de preuves indirectes. On les tire surtout de certains faits spirituels qui se présentent dans la vie humaine, et qui impliquent nécessairement la liberté de l’agent : tels sont la conscience d’un devoir à remplir, l’hésitation, la délibération, les engagements, la satisfaction morale, le remords, etc. L’être qui se sent obligé, qui hésite, délibère, promet et s’engage avant d’agir, qui, après l'action, se félicite ou se blâme lui-même, cet être-là ne sent-il pas que sa résolution dépend de lui, qu’il peut choisir, qu’il est libre. Enfin, les preuves morales viennent s’ajouter comme derniers auxiliaires à la démonstration psychologique de la liberté dans l’homme. Le sens commun de l’humanité, par son plein accord avec le sens intime individuel, prouve que le sentiment invincible de la liberté est un fait général. Opinions, mœurs, institutions, législations et langues, sont unanimes sur ce point. Les langues particulièrement ont toutes des façons de parler très claires et très précises pour exprimer l’idée de liberté.
La liberté ne doit pas être confondue avec l’indépendance. Un être est indépendant lorsqu’il n’est pas soumis à une loi ; un être est libre, quand il a le pouvoir d’observer ou d’enfreindre une loi qui lui est prescrite. Ainsi, la liberté n’existe qu’à la condition d’une loi obligatoire, l’indépendance n’admet pas de loi. Parmi les faits de la vie spirituelle, le fait de résolution, de détermination ou de volition est, à parler rigoureusement, le seul qu’il faille rapporter à la liberté La conception d’un acte à faire et des motifs qui peuvent y engager ou en détourner, la délibération sur la valeur de ces motifs, le jugement de préférence, sont autant de faits de pensée ou d’intelligence, et par cela même marqués du caractère de fatalité. De même, l'effort musculaire qui détermine les mouvements du corps, et l’action sensible qui réalise au dehors la résolution, sont des faits physiologiques dépendants des forces animales et soumis à une foule de conditions extérieures dont l’homme ne dispose pas. La détermination ou résolution est donc bien le seul fait libre et personnel. — La liberté de l’agent a des conséquences morales très considérables. « De ce que nous avons notre libre arbitre, dit Bossuet, il arrive que, selon que nous faisons bien ou mal, nous sommes dignes de louange ou de blâme, de récompense ou de châtiment, et c’est ce qui s’appelle mérite et démérite. » Ainsi, la responsabilité des résolutions et de leurs conséquences, le mérite et le démérite, la légitimité d’une récompense ou d'un châtiment, voilà autant de faits moraux qui découlent nécessairement de l’existence de la liberté dans l’homme. Cette noble faculté de se diriger et de se gouverner soi-même, achève et couronne la personnalité humaine. Connaissant le bien par une intuition rationnelle de son esprit, aimant le bien par un instinct supérieur de sa bonté naturelle, l’homme par sa liberté peut réaliser ce bien, et ainsi s’élever lui-même dans la voie que la raison lui montre. Mais, par suite de notre imperfection et du caractère inférieur de quelques-uns de nos penchants, l’œuvre ne s’accomplit pas sans efforts, sans défaillances, sans erreurs et sans égarements : l’homme choisit souvent le mal, quoiqu’il aime et connaisse le bien.
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La Liberté externe, ainsi que nous l’avons dit, rencontre de tous côtés des limites et des obstacles qui, du reste, varient suivant la sphère d’action dans laquelle s’exerce l’activité humaine. L’exercice de notre liberté extérieure, en effet, est subordonné à l’état social et à la forme de société au sein de laquelle chaque homme est appelé à vivre, c'est à dire qu’il est subordonné à l’idée générale de droit et particulièrement aux lois positives qui gouvernent chaque pays. Mais, comme les questions que soulèvent l'étendue et les limites de la liberté extérieure appartiennent au domaine de la politique, domaine dans lequel nous ne voulons point nous aventurer, nous nous contenterons de définir les diverses espèces de libertés que distinguent communément les auteurs.
- 1° La Liberté naturelle est généralement définie le pouvoir que l’homme a naturellement, et indépendamment de tout état social, d'employer ses facultés quelconques à faire ce qui lui plaît. Mais, comme il est impossible de concevoir l’homme vivant autrement qu'en société, il est évident que cette définition est inexacte. La liberté naturelle est donc une pure abstraction ; il n’existe pour l’homme qu'une liberté sociale. Néanmoins, si l’on s'entend sur la signification rationnelle qu’il est permis d’attribuer à ce mot de naturelle, on peut dire que la liberté, ou mieux, que les libertés naturelles sont celles dont l’homme, dans quelque condition qu’il se trouve, a besoin pour ses fins morales, et dont il ne saurait être dépouillé sans perdre sa dignité. C’est en ce sens que certaines libertés, telles que la liberté personnelle, sont qualifiées d'inaliénables.
- 2° La Liberté civile est le pouvoir de faire, dans la sphère des rapports que les citoyens d’un Etat ont entre eux, tout ce qui n’est pas défendu par les lois.
- 3° Le terme de Liberté politique se prend dans deux significations différentes. Dans la première, il s’emploie en pariant des rapports d’un état avec les autres états, et il se dit pour désigner son autonomie et son indépendance à l’égard de ces derniers. Dans la seconde, il s’applique aux citoyens de chaque Etat, et se dit de la participation plus ou moins grande que chaque citoyen, suivant la constitution de son pays, prend aux affaires publiques. Le mot liberté, employé absolument, se prend le plus souvent dans ce dernier sens.
- 4° La Liberté de penser est la faculté de manifester sa pensée avec une entière indépendance et sur toutes sortes de sujets.
- 5° La Liberté de conscience est la faculté d’adopter les opinions religieuses qu’on croit conformes à la vérité, sans pouvoir être inquiété à cet égard par l’autorité publique.
- 6° La Liberté d’écrire, ou la Liberté de la presse, est le droit de manifester sa pensée par écrit ou par la voie de l’impression.
- 7° La Liberté des cultes est le droit que les sectateurs des diverses religions ont d’exercer leur cuite et d’enseigner leur doctrine.
- 8° Le terme de Liberté personnelle ou individuelle se prend dans deux sens. Dans notre système de législation, il signifie purement et simplement le droit qu’a chaque citoyen de n’être arrêté, détenu ou incarcéré que dans les cas prévus et selon les formes déterminées par la loi. Mais, dans une acception plus générale, liberté personnelle se dit du droit qu’a tout homme à la possession exclusive de sa personne. La privation de cette liberté constitue l'esclavage, si elle est absolue, et le servage, si elle est partielle. Quand elle est volontaire, on peut l’appeler servitude.
- 9° Quelques écrivains distinguent sous le nom de Liberté physique, le pouvoir d’aller, de venir, de circuler ; mais ce pouvoir n’est évidemment qu’un cas particulier de la liberté personnelle.
- 10° Nous en dirons autant de la Liberté du travail, en vertu de laquelle chaque citoyen peut choisir, sans contrainte, le genre de travail qui lui convient le mieux, et exercer son industrie sans aucune espèce d’entrave. Ce droit est évidemment incompatible avec le système des castes, ainsi qu’avec le régime des corporations.
- 11° La Liberté des échanges, appelée autrement Liberté du commerce, rentre dans la précédente, et par conséquent n’est aussi qu’un cas particulier de la liberté personnelle. C’est la faculté qu’ont les commerçants d’acheter et de vendre, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, sans être soumis à des règlements prohibitifs ou restrictifs.
- 12° Enfin, en termes de droit international, on appelle Liberté des mers, le droit qu’ont toutes les nations de naviguer librement sur les mers.
Les Grecs et les Romains avaient personnifié la Liberté, et l’avaient mise au rang des divinités. Hygin la fait fille de Jupiter et de Junon. Tiberius Gracchus lui bâtit un temple à Rome, sur le mont Aventin. La déesse y était représentée en matrone romaine, vêtue de blanc, tenant d’une main un sceptre et de l’autre une pique surmontée du bonnet appelé pileus, qu’on donnait aux esclaves dans la cérémonie de l’affranchissement. Elle avait à ses pieds un chat, parce que cet animal est ennemi de toute contrainte. On trouve la liberté ainsi représentée sur quelques médailles.
Photos en mini-série de l'année 2016
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