Accueil Présentation Collections 900 photos Photos hebdo Lieux Personnages

 

Photographie de la première semaine de mai 2013

Moustiques et cousins dans les herbes humides

 


Moustique en ombres chinoises - © Norbert Pousseur

... mélange de pattes et d'ailes d'un moustique en ombres chinoises grinçantes ...       Photographie Norbert Pousseur
Île de France - 1998 - Neg 6x6- n120a98p096v04

Série précédente :
Graffs cabalistiques en ruine
Autres photos ci-dessous
Vers la présentation des photographies hebdomadaires
Autres photos en bas Série suivante :
Scène de rues à Porto, avant 1900

 

Avec le début des chaleurs, les moustiques commencent à pulluler dans nos campagnes.

Les plus terribles sont ces petits moustiques vombrissant dont les piqûres sont très irritantes (lorsqu'elles ne sont pas en plus porteuses de maladies).

Par chance pour certains d'entre-nous, pour l'instant, dans les pays tempérés, ils ne font que piquer.

Les grands cousins, ici représentés, sont sans doute les moins nocifs pour l'homme, avec leur gros corps mous et leur vol un peu cahotant

 

A noter que jusque vers 1900, dans les dictionnaires, le mot moustique renvoie au terme cousin - et en 1690 (ci-dessous) le mot moustique n'est même pas mentionné.

Ce qu'on en disait en 1690 dans le dictionnaire de Furetière :

COUSIN, est un petit insecte volant qui pique avec grande douleur & importunité. Les cousins & les mouches ont six grandes jambes, n’ont point de cou, & ont une trompe qu’ils allongent & retirent, par le moyen de laquelle ils sucent le sang des animaux, & les autres liqueurs dont ils se nourrissent. En Amérique on est tellement affligé de cousins, qu’on ne saurait dormir à l’air, ni avoir aucune partie du corps découverte. Pour s’en défendre, il faut mettre du papier sous ses bas, car leur aiguillon ne le peut percer. Pour les faire sortir d’une chambre, il faut mettre une lumière au dehors, ils y accourent, & puis on ferme promptement toutes les fenêtres. Ménage dérive ce mot de culicinus, formé de culex.

 

Ce qu'en disait en 1833 le dictionnaire d'Histoire Naturelle de Guérin:

COUSIN, Culex. ( Ins. ) Genre de Diptères de la famille des Némocères, établi par Linné et ayant pour caractères : antennes filiformes, de quatorze articles ; une trompe longue, avancée, renfermant un suçoir de cinq soies; les palpes dans les mâles sont plus longs que la trompe, et très-courts dans les femelles.

Dessin de cousin - reproduction par  © Norbert Pousseur
Un moustique, gravure extraite de l'Atlas du dictionnaire de Guérin


Ces insectes ont la tête très-petite, arrondie, les yeux globuleux ; les antennes, insérées près d’eux, sont très-velues dans les mâles; les poils qui les ornent sortent d’auprès de chaque articulation, et forment souvent des panaches; le rostre, qui contient la trompe, est allongé, les palpes des mâles sont très-allongés, et participent dans leurs extrémités de la faculté qu’ont les antennes d’être très-velues, de sorte qu’on les a quelquefois confondus ensemble; le corselet est très élevé, comme bossu ; les ailes, frangées à leur bord et sur leurs nervures, sont grandes, dépassant le corps, sur lequel elles sont couchées dans le repos ; les pattes sont très-longues, les postérieures surtout; les tarses seuls sont presque aussi longs que les fémurs et les tibias pris ensemble; l’abdomen est allongé, cylindrique, deux fois aussi long que le corselet. Les Cousins sont de petits insectes très-incommodes, en ce qu’ils nous poursuivent avec acharnement pour se nourrir de notre sang; les lieux bas, humides et frais, comme le bord des prairies et les bois sombres, sont les endroits où on les trouve le plus, souvent; ce n’est qu’à la chute du jour qu’ils paraissent dans les autres lieux, car ils craignent la grande chaleur; mais ils se répandent dans les appartements, si l’on n’a le soin de les tenir fermés, et profitent de votre sommeil pour vous attaquer ; le petit piaulement qu’ils font entendre n’est pas moins incommode, car il vous tient dans une inquiétude continuelle. Leur piqûre est très-douloureuse ; ce qui la rend telle est moins l’introduction de l’instrument délié qui la produit, que l’effet d’une liqueur vénéneuse que l’insecte introduit dans la plaie, à l’effet de rendre plus liquide la portion de notre sang qui doit passer à travers ses organes délicats ; mais c’est dans les pays méridionaux que les Cousins sont réellement redoutables, et on est obligé, pour se garantir de leurs atteintes, d’environner les lits de voiles en gaze, appelés cousinières et moustiquaires. Les colonies sont infestées d’autres espèces que les auteurs ont nommées Moustiques et Maringouins, et qui sont, au dire de tous les voyageurs, un véritable fléau pour les hommes et les animaux; cependant ces espèces n’appartiennent pas toutes au genre Cousin proprement dit. Les tourments que les Cousins font endurer dans les pays chauds feraient croire que le Nord, déjà peu favorisé, à d’autres égards, devrait être à l’abri de cette peste; mais il n’en est rien, et les malheureux Lapons en sont réduits à se frotter les mains et le visage de graisse, et à vivre continuellement au milieu de la fumée, pour pouvoir se soustraire à leurs attaques. Quelque douloureuse que soit la piqûre de ces petits animaux, le procédé par lequel elle s’opère mérite d’être connu; quand le Cousin s’est posé à la place où il croit pouvoir faire pénétrer sa trompe, il incline sa tête, en tenant ses pattes postérieures élevées, il appuie d’abord le bout de son suçoir (voyez fig. 4), et fait ensuite pénétrer les soies, qu’il renferme ; mais comme le suçoir ne pénètre pas, la quantité dont les soies pourraient pénétrer serait bien minime, si la nature n’y avait pourvu; le suçoir se plie vers son milieu à angle plus ou moins aigu (fig. 4-5), comme peut le représenter un > mis de côté, dont les deux branches se rapprochent plus ou moins, selon que les soies pénètrent plus ou moins avant, jusqu’à venir se toucher. Quand l’insecte se retire, la gaine fait un point d’appui qui favorise ce mouvement : on croit être sûr que ce sont les femelles seules qui nous attaquent avec tant d’acharnement.

 

L'appareil suçoir du moustique - reproduction par  © Norbert Pousseur
Tête de moustique et appareil buccal

Suçoir de moustique - reproduction par  © Norbert Pousseur
Suçoir de moustique s'apprêtant à piquer

Moustique en train de sucer - reproduction par  © Norbert Pousseur
Moustique en train de sucer le sang


Les Cousins ne trouvent pas toujours des hommes, ou des animaux dont ils puissent sucer le sang, et il est plus que probable que quatre-vingt-dix-neuf sur cent n’en goûtent même jamais ; ils attaquent alors les plantes, à l’ombre des feuilles desquelles ils se tiennent pendant la chaleur du jour, ils s’y balancent continuellement, en pliant avec assez de vitesse et en redressant alternativement les articulations de leurs pattes; à la brune ils sortent de leur retraite, soit pour chercher leur nourriture, soit pour s’accoupler ; c’est dans l’air que l’accouplement a lieu; les mâles s’y tiennent par groupes, et s’y balancent continuellement de haut en bas; une femelle joint ce groupe, et un mâle se lançant après elle, la joint et l’accouplement s’opère, et souvent ils volent quelque temps placés bout à bout; mais peu de temps après, la. femelle se sépare du mâle et se dispose à faire sa ponte : c’est sur l’eau qu’elle doit déposer ses œufs, et il faut qu’ils surnagent, et que l’insecte lui-même se méfie d’un élément qui lui serait fatal ; il cherche donc à la surface de l’eau une petite feuille, un fétu de paille sur lequel il s’attache avec les quatre pattes antérieures ; il croise alors ses deux grandes pattes postérieures auprès de l’extrémité de son abdomen, et laisse couler un œuf, puis deux, etc., etc., dans l’intervalle triangulaire qu’elles forment; à mesure que le nombre des œufs augmente, l’intervalle augmente aussi, puis il se rétrécit peu à peu, de sorte que quand la ponte, qui monte de deux cent cinquante à trois cents œufs, est terminée, la masse ressemble assez bien à un petit bateau un peu relevé dans les deux bouts; l’insecte alors le laisse couler sur l’eau, et l’abandonne aux impulsions du vent; car c’est toujours sur les eaux dormantes, comme plus tranquilles, que ces œufs sont déposés. Ces œufs ont une forme très-singulière, ils représentent assez bien les cruches en grès où l’on renferme la liqueur nommée kirchwasser, excepté que, rangés côte à côte, le goulot se trouve au bas, et forme la seule partie qui communique avec l’eau; car ces œufs craignent autant l’inondation que la sécheresse; la partie formant le goulot est fermée par une membrane très-mince, que brise la larve qui se trouve ainsi de suite au milieu de l’élément où elle doit vivre.

Larve de moustique - reproduction par  © Norbert Pousseur
Larve de moustique fortement grossie


La larve est apode (fig. 7) ; sa tête est arrondie, méplate, on y distingue deux points noirs que l’on regarde comme les yeux; elle est armée antérieurement de petits barbillons dont deux plus grands articulés et qu’elle tient dans une agitation continuelle, formant ainsi des tourbillons qui, peut-être, attirent vers sa bouche des animaux microscopiques, des débris de végétaux ou des portions terreuses dont elle fait sa nourriture; le corselet est rond, muni de chaque côté de deux bouquets de poils; l’abdomen, long, plus étroit que le corselet à sa jonction avec lui, et se rétrécissant encore à son extrémité, est composé de neuf segments ayant chacun sur le côté un bouquet de poils; cet abdomen est terminé d’une manière singulière; il se courbe d’abord brusquement à angle droit en dessous pour se tronquer carrément; à celle extrémité est l'orifice de l’anus, fermé par quatre membranes allongées en forme de feuilles; l'avant dernier anneau offre à sa partie supérieure un appendice à peu près de même grosseur que la terminaison anale, beaucoup plus allongé, se détachant obliquement du corps, terminé par une étoile à cinq pointes; c’est par cette étoile que l'insecte aspire l’air dont il a besoin pour vivre, aussi la tient-il continuellement à fleur d’eau, tandis qu’il y reste la tête renversée ; sitôt que quelque objet l’inquiète ou que l’eau est agitée, il donne quelques coups de queue et se précipite au fond; mais bientôt, par sa pesanteur spécifique beaucoup moindre que l’eau, il remonte reprendre sa place habituelle. Il subit plusieurs mues, et passe enfin à l’état de nymphe ; ici sa forme devient tout au moins aussi singulière (fig. 8) ; il offre bien l’apparence d’une chrysalide, c’est-à- dire qu’on distingue les antennes, les ailes et les pattes ; mais la respiration, qui s’opérait par l’extrémité du corps, s’opère maintenant par le dos au moyen de deux petits cornets implantés par la pointe, et dont il tient l’ouverture h fleur d’eau comme la larve y tenait l’extrémité de son corps, à l'exception qu’il replie le long de la poitrine son abdomen dont l’extrémité est armée de deux feuillets arrondis ; il se précipite de même au fond quand il redoute quelque danger, en redressant son corps et en frappant l’eau avec sa queue.

 

Nymphe de moustique - reproduction par  © Norbert Pousseur
Nymphe de moustique dans son étang

Quand arrive le moment de la dernière métamorphose, la nymphe s’étend horizontalement à fleur d’eau, la peau du corselet se fend, et l'insecte commence à sortir; son dos se dégage d’abord un peu, il contracte son abdomen, parvient à se dégager un peu de son fourreau, et, s’en faisant un point d’appui, il élargit l’ouverture et sort son corselet; sa tête en même temps se dégage, et l’insecte finit par se trouver en équilibre sur l’extrémité de son abdomen, sur un bateau à peine aussi grand que lui, puisque c’est la dépouille qu’il va bientôt quitter (fig. 9). Ce moment est le plus critique de toutes les métamorphoses par lesquelles l’insecte a dû passer; une vague, un souffle de vent peuvent le renverser ; mais, avant que l’un ou l’autre arrive, il a pu tirer ses quatre pattes antérieures, et aussitôt il les pose sur l’eau en les écartant; à l’aide de ce point d’appui, il parvient à dégager ses ailes et ses longues pattes postérieures, et quelques instants après il prend son vol. Ces insectes donnent plusieurs générations par an, et si les oiseaux, les poissons et d’autres insectes aquatiques carnassiers, sans compter les différents accidents qui peuvent leur arriver sous tous les états, n’en faisaient périr une grande quantité, ils deviendraient bientôt un fléau.

Moustique sortant de l'eau - reproduction par  © Norbert Pousseur
Oiseau Courlis (1) en bord d'étang et moustique sortant de sa nymphe (9)


Les espèces de ce genre que l’on connaît sont en partie propres à l’Europe, non qu’elles manquent dans les autres contrées du monde ; mais leur petitesse et leur fragilité font qu'on les a toujours négligées. Ce genre se trouve peu nombreux.
C. commun, C. pipiens, Linn., le plus commun de tous, brun avec deux bandes plus foncées sur le thorax; abdomen gris, annelé de brun; les pattes offrent un point blanc à leur extrémité.
C. annelé, C. annulatus, Fab. Réaumur, t. 1, pl. 15. Long de 3 à 4 lignes, brun avec l’abdomen et les pattes annelés de blanc. Cette espèce est plus commune en automne.
C. chantant, C. cantans, Hoffmansegg. Long de trois lignes, roux, thorax à bandes obscures, et abdomen annelé de brun; les quatre derniers articles des tarses ont un anneau blanc. Il est assez rare dans notre pays. (A. P)


Photo de la semaine 18 de l'année 2013

 
Le même en espagnol :
Mosquitos en las hierbas húmedas
Le même en anglais :
Mosquitoes in the wet herbs
Parcourir les sujets du trimestre en cours

 

 

 

 

 

 

Cette vue de moustique accouplé,
peut être agrandie dans ce cadre jusqu'à 80% de sa taille réelle de prise de vue,
en utilisant la fonction zoom

 

 

 


 

Tête de moustique - © Norbert Pousseur

... deux grands yeux globuleux pour guider son grand suçoir ...      Photographie Norbert Pousseur
Île de France - 1998 - Neg 6x6 - n120a98p091v01

 


 

Moustique accouplé dans l'herbe - © Norbert Pousseur

... moustiques en lumière humide de soleil ...      Photographie Norbert Pousseur
Île de France - 1998 - Neg 6x6 - n120a98p091v02

 


 

Moustique en profil - © Norbert Pousseur

... cette tête de moustique ressemble à un dessin d'enfant ...      Photographie Norbert Pousseur
Île de France - 1998 - Neg 6x6 - n120a98p075v09

 

 


 

Pattes de moustique - © Norbert Pousseur

... des pattes si longues qu'elles en deviennent invisibles ...      Photographie Norbert Pousseur
Île de France - 1998 - Neg 6x6 - n120a95p017v01

 

 


 

Couple de moustiques - © Norbert Pousseur

... une grosse femelle et un mâle à la tête agressive ...      Photographie Norbert Pousseur
Île de France - 1998 - Neg 6x6 - n120a98p075v12

 

 


 

Couple de moustiques - © Norbert Pousseur

... une grosse femelle et un mâle à la tête agressive ...      Photographie Norbert Pousseur
Île de France - 1998 - Neg 6x6 - n120a98p075v12

 

 


 

Couple de moustiques - © Norbert Pousseur

... une grosse femelle et un mâle à la tête agressive ...      Photographie Norbert Pousseur
Île de France - 1998 - Neg 6x6 - n120a98p075v12

 

 


 

Couple de moustiques - © Norbert Pousseur

... une grosse femelle et un mâle à la tête agressive ...      Photographie Norbert Pousseur
Île de France - 1998 - Neg 6x6 - n120a98p075v12

 

Le même en espagnol :
Mosquitos en las hierbas húmedas
Le même en anglais :
Mosquitoes in the wet herbs

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Série précédente :
Graffs cabalistiques en ruine
Haut de page
Vers la présentation des photographies hebdomadaires
Haut de page Série suivante :
Scène de rues à Porto, avant 1900

 

Haut de page

droits déposés
Dépôt de Copyright contre toute utilisation commerciale
des photographies, textes et/ou reproductions publiées sur ce site
Voir explications sur la page "Accueil"

Plan de site Recherches Qualité Liens e-mail