Inauguration du monument commémoratif du rattachement de Nice à la France
Illustration du texte ci-dessous, page de garde de cette édition
INAUGURATION DU MONUMENT COMMéMORATIF DE NICE ( le Petit journal - 15 mars 1896)
M. Félix Faure vient de faire dans le Midi un voyage de haute importance : il s’agissait d'inaugurer le monument commémoratif de la réunion du comté de Nice à la France.
Cette réunion s'effectua pour ainsi dire en deux parties.
Une première fois, le 4 janvier 1793, il y a cent trois ans passés, les délégués de la région se présentaient à la Convention nationale et demandaient que leur pays fût réuni à la France.
Leur vœu fut exaucé et l’on forma le 85e département, celui des Alpes-Maritimes.
A la suite des désastres qui terminèrent le premier Empire Nice cessa de nous appartenir.
En 1860, après que nous eûmes constitué par les victoires de Palestre, Magenta, Solferino etc., l’unité de l’Italie, en échange de la Vénétie que l’Autriche nous avait remise nous obtînmes la restitution de notre ancien quatre-vingt-cinquième département.
Mais la France ne retient pas brutalement et malgré elles les populations.
Avant d’annexer définitivement le comté de Nice, on demanda à ceux qui l’habitaient s'ils voulaient y consentir. - Par 24,448 voix contre 160, il fut répondu « oui ».
Depuis nos nouveaux concitoyens se montrèrent fidèles et dévoués ; leur patriotisme ne le céda en rien à celui des autres départements.
D'autre part il faut reconnaître que le gouvernement fit beaucoup pour cette belle contrée, l’une des plus riches maintenant de notre territoire.
Les fêtes récentes eurent donc surtout un caractère particulièrement affectueux ; c’était comme le joyeux anniversaire de famille, la commémoration, si l’on veut, d’un mariage heureux toujours que l’on fêtait.
On prétend qu’il est encore des boudeurs; en tout cas on ne les a point vus ou si peu que ce n’est pas la peine d’en parler.
Au pied du très beau monument élevé devant la mer azurée, sur cette splendide promenade des Anglais, unique au monde, tous les cœurs Imitaient du même mouvement. On a crié joyeusement :
« Vive la France ! » et acclamé le président, de la République qui la représentait.
écroulement de la colline du château en Janvier 1872 (l' Univers illustré)
Dans notre précédent Bulletin nous avons parlé de la terrible tempête qui a sévi sur le littoral de la Méditerranée et qui a eu aussi à Nice des conséquences désastreuses. Une avalanche énorme de rochers s’est détachée de la face orientale de la colline du Château et s’est écroulée sur les maisons de la rue Emmanuel-Philibert construites du côté de la mer. La secousse a été d’une telle violence, que l’on a cru un instant à un tremblement de terre. Un des blocs détachés de la montagne ne mesure pas moins de douze cents mètres cubes ; une maison a été éventrée; les autres habitations ont été fortement ébranlées. Les habitants, avertis par la trépidation sourde qui a précédé l’éboulement, ont pu s’échapper à temps ; mais pas tous, car il n’y a eu malheureusement que trop de victimes.
Des mesures de sauvetage ont été organisées immédiatement à la lueur des torches, et tout le monde a rivalisé d’ardeur pour procéder au déblaiement et délivrer les malheureux qui pouvaient être enfouis sous l’avalanche.
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