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Images cruelles de cadavres d'animaux le long de nos routes... Pierre Barthélémy, journaliste scientifique écrivant dans le journal Le Monde qui publie aussi son Blog, citait sous le titre L'étude citée est disponible dans son intégralité, en anglais sur le site Plos One, sous le titre : L'étude a permis de comptabiliser 4447 cadavres d'animaux le long de 37 km de route, sur une durée 15 mois. Comme on peut le lire dans l'intitulé du texte, les scientifiques avaient surtout pour but de voir avec quelle rapidité ces cadavres disparaissaient, avec son implication sur la circulation automobile. Pour illustrer cette triste réalité, j'ai puisé dans mes archives, ces quelques images donnant une assez bonne idée de la diversité des animaux qui peuvent être fauchés par les autos. Je l'ai complété, en fin de page, par un article très pragmatique de conseils donnés en 1892 aux agriculteurs, leur explicant comment tirer parti, à la campagne, de toutes les parties des animaux morts.
Photo de la semaine 20 de l'année 2013 |
Le même en espagnol : Cadáveres de animales a lo largo de los caminos |
Le même en anglais : Corpses of animals along roads |
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Cette vue de pigeon écrabouillé a été peinte numériquement pour gommer les tristes détails.
Elle peut être agrandie dans ce cadre jusqu'à 80% de sa taille réelle de prise de vue,
en utilisant la fonction zoom.
Le même en espagnol : Cadáveres de animales a lo largo de los caminos |
Le même en anglais : Corpses of animals along roads |
Article de 1892 du dictionnaire d'agriculture de Barral et Sagnier ANIMAUX MORTS (économie rurale), — Longtemps les animaux morts dans les campagnes, soit de maladie, soit de vieillesse, ou par accident,ont été,le plus souvent, enfouis en terre ou bien simplement abandonnés sur le bord des fossés des chemins ou au milieu des champs, le tout au détriment de la santé et en causant de grandes pertes pour la richesse des terres. Afin de tâcher de mettre fin à ces pratiques, la Société nationale d’agriculture a ouvert un concours sur les meilleurs moyens d’utiliser les animaux morts, et le prix a été décerné, en 1830, à Payen, dont le mémoire, aussitôt publié, a fait faire de grands progrès à la question. 1- Dépècement des animaux morts.— «Tous les animaux, dit Payen, doivent être dépouillés et dépecés de la même manière. On coupe le plus près possible de leur racine les crins, et l’on arrache les fers des pieds lorsqu’il y a lieu. L’animal, «tendu à terre ou sur une table, est maintenu sur le dos, le ventre tourné vers l’opérateur; celui-ci, à l'aide d’un couteau bien affilé, pratique une incision longitudinale dans toute l’épaisseur de la peau, et même un peu plus avant, depuis le milieu de la mâchoire inférieure, traversant en ligne droite je cou, la poitrine et le ventre jusqu’à l’anus ; il incise de même la peau des quatre membres, dans le sens de leur longueur, en coupant à angle droit la première incision, et s’arrêtant près de chacune des extrémités, où se fait une incision circulaire. Saisissant alors de la main la moins exercée un des côtés de la peau dans l’incision longitudinale, il la détache successivement sur le ventre, la poitrine, le cou, les jambes et les parties latérales, à l’aide de coupures qui s’insinuent entre la peau et la chair; on doit avoir le soin, surtout si l’on manque d’habitude et que l’animal soit maigre, de diriger le tranchant de la lame vers les muscles dont on entame toujours quelques portions, afin d’éviter que la peau ne puisse être endommagée. Dès que toutes les parties ci-dessus indiquées sont dénudées, on retourne l’animal sur le ventre, afin d’achever de le dépouiller. La queue, fendue par la première incision, est développée; sa partie intérieure, osseuse et charnue, est tranchée aussi loin que possible de sa racine, afin de laisser plus d’étendue à la peau. On continue de séparer celle-ci de toute la région du dos, à laquelle elle adhère encore ; arrivé vers la tête, on tranche les oreilles près de leur insertion, et l’on termine l’opération en dépouillant toute la partie postérieure de la face. Dans les localités où la proximité des tanneries, mégisseries, maroquineries, etc., permet d’expédier à ces établissements les peaux toutes fraîches, on laisse, sans la dépouiller, toute la partie interne de la queue ; les oreilles, et même les lèvres, peuvent également être laissées adhérentes à .la peau, de peur de l’endommager en les extrayant. Les écorcheurs de profession le font à dessein pour rendre la peau plus lourde, parce qu’elle se vend au poids. Lorsque, au contraire, les peaux doivent être expédiées à des distances un peu plus grandes il faut extraire soigneusement toutes les parties charnues. Après que l’animal a été dépouillé, on enlève toutes les parties intestinales, les viscères de la poitrine et le diaphragme, que l’on dépose non loin de là ; on désarticule les quatre pieds, après avoir relevé les tendons, afin d’éviter de les couper en tranchant le jarret et le genou; on désarticule ensuite les jambes de derrière en coupant les muscles qui leur correspondent le plus près possible de l’insertion aux os du bassin ; les jambes de devant sont séparées de même, et l’on s’occupe alors d’enlever toutes les chairs sur ces diverses parties, en mettant à part les plus beaux morceaux, lorsqu’ils sont susceptibles de servir d’aliments; les chairs extraites entre les côtes, dans les vertèbres du cou et dans toutes les parties anfractueuses de la tête, sont en petits lambeaux ou raclures. » 2 - Sang. — Le sang écoulé par une saignée ou .celui qu’on trouve coagulé dans l’intérieur du corps d’un animal ne doit jamais être perdu. Il faut le recueillir dans un vase pour en faire soit de l’engrais, soit un aliment. Pour faire un engrais, le mieux est de mélanger le sang avec environ huit fois son poids de terre qu’on a fait sécher au feu; avec 4000 à 5000 kilogrammes de mélange on peut donner une bonne fumure à un hectare de terre. Quand le sang est frais et provient d’une bête saine, on peut l’employer à faire un pain très nutritif en pétrissant de la farine de blé avec ce sang au lieu d’eau ; on fait cuire ce pain à la manière ordinaire. On peut le manger frais, ou bien le conserver en le coupant par tranches qu’on fait dessécher au four pour s’en servir ensuite au fur et à mesure des besoins. 3 - Peaux. — Les peaux forment la partie des animaux morts dont on fait généralement l’usage le plus facile et le plus avantageux, depuis celles des taupes et des rats jusqu’à celles des grands animaux. Si les établissements dans lesquels les tanneurs, les mégissiers ou autres industriels travaillent les peaux sont peu éloignés, on peut les leur envoyer à l’état frais; elles y seront prises au poids ou à la pièce, selon les espèces. Si ces établissements sont éloignés, on doit préparer les peaux pour les conserver à l’état vert ou à l’état sec. Il faut, dans les deux cas, en éliminer d’abord toutes les parties charnues ou grasses. Pour les garder à l’état vert, on les imprègne d’un lait de chaux léger obtenu avec 1 kilogramme de chaux délayé dans 40 litres d’eau environ. Pour les conserver à l’état sec, on leur fait d’abord subir une demi- dessiccation, en les étendant à l’air; on peut ensuite ou les soumettre à l’action de l’acide sulfureux en les suspendant dans une chambre close où l’on brûle du soufre; ou bien les imbiber d’une dissolution de sel marin et d’alun dans laquelle on les fait tremper ; ou bien, enfin, les traiter par une dissolution phéniquée. Les peaux de bœufs, bouvillons, vaches, génisses, chevaux, mulets, ânes, veaux, se vendent aux tanneurs et hongroyeurs, celles de chèvres, chevreaux, moutons tondus, agneaux, cerfs, biches, aux mégissiers; les plus belles parmi celles des chèvres et des moutons, aux maroquiniers; celles des moutons dont on n’a pas enlevé la laine aux négociants laveurs de laine; celles des lapins et des lièvres aux chapeliers, sans autre préparation que d’avoir été desséchées en prenant garde que le sang ou tout autre liquide animal se répande sur les poils ; les autres peaux se vendent aux fourreurs. Les peaux à poils ras, telles que celles des chevaux, bœufs, ânes,- mulets, etc., qui ne s’emploient généralement que débarrassées de leurs poils, peuvent être débourrées facilement par les gens de campagne en plongeant ces peaux dans de la lessive qui a servi au lavage du linge ou dans un lait de chaux à 3 pour 100; le poil s’enlève facilement en raclant avec un couteau. Les peaux sont ensuite desséchées pour être vendues; le produit du débourrage peut servir pour rembourrer les selles, fabriquer des couvertures grossières ou pour engrais; dans ce dernier cas, on a recours avec avantage à leur torréfaction. 4 - Graisses.— Les matières grasses des animaux n’ont pas d’utilité dans les engrais, mais elles ont une valeur industrielle assez grande, de telle sorte que les agriculteurs doivent chercher à les extraire des animaux morts; ils peuvent en tirer un bon parti. Il y a d’abord la graisse qu’on peut enlever dans le dépècement. On doit la rechercher sous la peau, autour du cœur et de l’intestin, près des parois internes, entre le péritoine et les parties inférieures de l’abdomen, dans l’épaisseur du mésentère et du médiastin, enfin entre les gros muscles. Il y a ensuite la graisse qu’on peut extraire des os. 5 - Os. — Les os privés de graisse sont vendus aux fabricants de gélatine, aux fabricants de noir animal, enfin, aux tabletiers ; ces derniers recherchent surtout les os plats des épaules, les os cylindriques des gros membres et les parties les plus larges et les plus solides des côtes des bœufs et des vaches. Les agriculteurs peuvent faire un excellent engrais en concassant ou pulvérisant les os avec des moulins à cylindres cannelés. La poudre d’os est estimée par tous les cultivateurs habiles. 6 - Crins, poils, laine, soies, plumes. — Toutes ces substances sont conservées par une dessiccation dans un four modérément chauffé, c’est-à-dire à une température telle qu’il ne puisse en résulter aucune altération. Il est bon, à la fin de la dessiccation, de brûler un peu de soufre dans le four pour dégager l’acide sulfureux ; cela se pratique facilement en mettant au milieu de la sole deux brasiers sur lesquelles on place un vase quelconque percé de quelques trous, et dans lequel on a mis une mèche soufrée allumée. On ensache dès que le soufre a fini de brûler. 7 - Cornes, sabots, ergots, onglons. — Ces diverses parties des animaux sont assemblées pour la vente de manière à assortir celles qui ont les mêmes dimensions et les mêmes couleurs à peu près ; les plus grands et les moins colorés de ces objets ont le plus de valeur, surtout quand ils n’offrent pas de déchirure. On met à part les cornes et les sabots peu colorés, mais difformes ; on fait aussi un lot des petits ergots et des rognures ou fragments de petites dimensions. Les sabots, cornes et ongles entiers sont achetés par des aplatisseurs qui les préparent pour la fabrication des peignes et autres objets en corne ; ceux qui sont défectueux servent à faire la poudre et la ràpure de corne blonde ou brune; les déchets, menus fragments et petits ergots servent à la fabrication du prussiate de potasse. La poudre et la râpure de corne sont employées pour la fabrication des objets en corne fondue ; elles peuvent être préparées par l’habitant des campagnes qui n’a qu’à user, avec une râpe, les fragments de corne à transformer. Il est ensuite possible d’utiliser la râpure soit comme engrais puissant, soit pour faire des galettes par pression à chaud, avec un quart de ràpure et des fragments de cornes diverses ; ces galettes sont achetées par les tabletiers. 8 - Fers et clous. — Les fers plus ou moins usés dont sont munis les pieds des chevaux, des bœufs, ânes et mulets, au moment où ils meurent ou sont abattus, doivent être enlevés, car lors même qu’ils ne peuvent plus être forgés pour reservir, ils donnent, quand on en chauffe trois ou quatre à la fois, et qu’on les corroye ensemble au marteau, un fer d’excellente qualité. Les clous arrachés des pieds des animaux morts s’emploient aussi utilement sous le nom de rapointés pour hérisser les pièces de bois qui doivent être recouvertes de plâtre ou de mortier; on s’en sert aussi, surtout en Auvergne, pour ferrer les sabots ou pour fixer les lattes avec lesquelles on palisse les arbres à fruit le long des murailles, et en général pour tous les usages dans lesquels on emploie les clous à tête. 9 - Tendons. — Les tendons ou parties fibreuses qui attachent les muscles aux os, et qu’on appelle vulgairement des nerfs, sont en général enlevés en les tranchant au ras de leur point d’attache au moyen d’un couteau dont on fait passer la lame entre eux et les os ; on les suit, autant qu’on le peut, dans la chair musculaire, en y laissant le moins possible de celle-ci. Ces parties des animaux morts sont généralement employées à la fabrication de la gélatine ou colle forte, et on les joint, pour cet usage, aux rognures de peaux, aux oreilles, pénis, pattes de chats, de chiens, etc. On les traite par un lait de chaux durant 8 à 15 jours ; on les fait ensuite sécher pour les livrer au commerce. Ces diverses matières peuvent d’ailleurs servir, quand elles sont à l’état frais, pour faire des gelées dans les ménages; il faut, pour cela, les couper en tranches minces, puis les soumettre à une longue ébullition avec 8 à 10 fois leur poids d’eau et quelques assaisonnements ; on passe à travers un tamis et on laisse refroidir ; la masse se prend en une gelée savoureuse. Le nerf de bœuf est le nom vulgaire de la partie épaisse du bord supérieur libre du ligament jaune élastique cervical postérieur du bœuf et du cheval; c’est par suite d’une erreur populaire que cette partie est prise pour le pénis ou membre génital du bœuf, arraché et desséché. — On se sert aussi des nerfs de bœuf pour faire des cordes, des ligatures et des instruments de supplice. 10 - Issues, boyaux, vidanges. — Les parties internes des animaux morts, telles que le foie, les poumons, la cervelle, le cœur, ainsi que les déchets des boyaux, doivent être hachées le plus menu possible, et ensuite mélangées, ainsi que la vidange des intestins, avec de la terre sèche, dans la proportion de 1 partie de ces diverses matières avec 7 à 8 parties de terre. Le tout est mélangé plusieurs fois et conservé en un compost recouvert de terre, lequel constitue, après s’être transformé en une sorte de terreau, un excellent engrais. Ces mêmes matières animales peuvent aussi être employées à la production des asticots.
Résumé. — Toutes les parties des animaux morts peuvent être avantageusement employées, soit par l’industrie, soit au moins pour la fabrication des engrais. Les dangers de leur usage sont nuls par la cuisson dans l’eau bouillante ou dans la vapeur à deux ou trois atmosphères de pression ; la dessiccation permet de les conserver avant de s’en servir; les enterrer purement et simplement, c’est faire une perte considérable et ce n’est pas éviter le danger de la communication des maladies contagieuses.
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