Voici quelques reflets de deux journées passées à Zurich, une fois en 2012, et l'autre en cette année 2016.
Je ne vous propose ici que des vues essayant de traduire la relation de Zurich avec la modernité.
En effet cette ville est une des plus dynamiques de Suisse à la fois par ses industries et par sa relation à l'art. Comme beaucoup de villes européennes, elle est pleine de traces d'une histoire qui reste très présente à travers ses monuments, tout en montrant un visage très moderne par son architecture qui côtoie avec un esprit jeune et dynamique.
In Dictionnaire général de géographie universelle de Ennery et Hirth, 1841
ZURICH, Tigurum, jolie v. de Suisse , industrieuse et commerçante, et chef lieu du canton de même nom, et alternativement avec Berne et Lucerne, la résidence de la diète.
Elle est bâtie sur des collines, sur les deux rives de la Limmat, à l'endroit ou cette rivière sort du lac de Zurich. La partie située sur la rive droite est la plus considérable et la plus antique ; ses rues sont étroites et tortueuses; mais on y voit, ainsi que dans l'autre partie de beaux quartiers.
Les principaux édifices publics sont : le Munster ou cathédrale, vieil édifice bâti au septième siècle, le Frauen-Munster, l’église de St-Pierre, l’hôtel de ville, la prison pénitentiaire, l’observatoire, la maison des aliénés, le casino, l’arsenal, la maison des orphelins, l’institut des aveugles et des sourds-muets, la nouvelle douane, la nouvelle halle aux blés, l’Hôtel-Dieu, édifice superbe, construit récemment d’après le plan du savant docteur Schœnlein, avec un joli amphithéâtre ; l’hôtel de la poste, le beau bâtiment de l’église cantonale et de nombreux hôtels, parmi lesquels celui du Lac et l’hôtel Baur sont les plus magnifiques.
Au milieu des eaux de la Limmat s’élève la tour carrée du Wellenberg, où fut enfermé l’intrépide Waldmann ; c’est encore une prison d’état; mais le plus bel ornement de la ville consiste dans ses fontaines et ses promenades ; le voyageur doit surtout visiter le Schutzenplatz, orné de charmants bosquets, d’allées solitaires et de vastes pelouses, au milieu desquels s’élève, le monument de Gessner, emplacement bien digne de la mémoire de ce grand homme.
Zurich, qu’on peut regarder comme l’Athènes allemande de la Suisse, possède un grand nombre d’instituts, parmi lesquels on distingue: l’académie ou le collège Carolin, qui, avec le magnifique institut de médecine et de chirurgie, forme une université complète ; le séminaire avec l’amphithéâtre anatomique, l’école des arts, l’école de chant, l’institut des sourds-muets, l'institut politique, où l’on instruit les jeunes gens qui se destinent aux emplois publics, le séminaire pour les maîtres d’école, la société physico-économique, avec un jardin botanique, un magnifique cabinet d'histoire naturelle et une bibliothèque ; la société helvétique du bien public, la société d’histoire nationale, la société de médecine et de chirurgie, la société de lecture, qui possède plusieurs milliers de volumes, la société de mathématiques et militaire, la société générale de musique ; celle d’histoire naturelle et des artistes, la bibliothèque de la ville, celles de l'académie Caroline, de l’institut technologique ou de l'école des arts, et de la société physico-économique, où l’on conserve l'herbier du célèbre Haller.
On ne peut se dispenser de nommer la carte en relief de Muller ; elle est. supérieure à celle de Pfyffer, et comprend toute la Suisse. La bibliothèque de la ville est placée dans l'ancienne chapelle dite Wasser-kurch dont Waldmann avait fait, au quinzième siècle un temple dédié à la victoire; elle est nombreuse et choisie ; on y conserve, entre autres manuscrits précieux, une partie du Codex Vaticanus et des lettres latines de Jeanne Gray au théologien Ballinger, une nombreuse collection de portraits des principaux personnages Zurichois, et un recueil considérable de peintures allégoriques chinoises rapportées par le voyageur Horner.
Zurich , qui, au moyen âge, dut sa grande importance à son industrie, conserva encore une partie des éléments qui en furent la source. Elle a de nombreuses fabriques de mousselines, de soieries, de gaze et de tissus de coton, de vinaigre, etc. Son commerce est considérable et cultivé par 12 maisons de banque et 7 maisons d’expédition et de commission. Ses habitants, au nombre de 15,000, vivent en général dans une grande aisance, quoique dans toute la simplicité des mœurs antiques qu’ils ont à cœur de conserver.
Jusqu’à ce jour Zurich a toujours été la ville la plus fortifiée de la Suisse et celle qui a été prise le plus souvent. En ce moment on démolit les fortifications, et les remparts sont convertis en belles promenades. Occupée par les troupes françaises, le 27 avril 1798, elle fut reprise par les Autrichiens, le 6 juin 1799, et par les Russes, le 18 août de la même année; mais les Français la reprirent le 26 septembre, sous la conduite du général Masséna, après un engagement terrible.
Zurich est la patrie du naturaliste Conrad Gessner, mort en 1565 ; de l’orientaliste Horringer, mort en 1667 ; du poète Salomon Gessner, mort en 1788 ; de Jean-Gaspard Lavater, théologien et physionomiste, mort en 1801 ; du philosophe Jean-Gaspard Hirtzel, mort en 1805 ; du célèbre pédagogue Pestalozzi, mort en 1825.